Vers un aménagement en classe flexible dans les classes primaires
1/ Le concept
Le concept est né en Amérique du Nord.
Le principe général est d’aménager la classe afin de permettre aux élèves de trouver la position qui leur apportera le plus de concentration et de confort en fonction de l’activité à mener. En classe flexible, les élèves ont la liberté de choisir où et comment s’installer pour travailler. Ils peuvent travailler seuls, en binôme ou en groupe, sur des coussins, des ballons….
Des recherches menées au Etats-Unis indiquent que bouger pendant la classe améliore les capacités d’apprentissage.
Les classes flexibles donnent aux élèves le choix du type d’espace d’apprentissage qui leur convient le mieux et les aident à bouger (canaliser leur énergie au service des apprentissages), à travailler en collaboration, à communiquer et à engager un esprit critique.
2/ La classe flexible, pourquoi ?
Opter pour la classe flexible, c’est repenser l’aménagement de la classe en influant sur la posture des élèves, mais c’est aussi une évolution de la posture de l’enseignant, de sa pédagogie avec l’acceptation du « lâcher-prise »
3/ Le but :
Le but est de développer 3 compétences transdisciplinaires :
– l’autonomie,
– la prise d’initiative
– la responsabilité.
La place et le rôle accordés à l’élève dans la relation d’apprentissage en classe flexible sont des enjeux majeurs de la transformation pédagogique.
- L’objectif :
– L’objectif pour l’enseignant est d’inciter l’élève à être un apprenant actif, conscient de ses faiblesses et de ses progrès.
– L’objectif pour les élèves est d’aller vers une prise de conscience de leurs besoins mais aussi de leurs forces pour éventuellement aider leurs camarades.
- La posture de l’enseignant et le rôle de l’élève :
La philosophie liée à la classe flexible, est avant tout une évolution profonde de la posture de l’enseignant, de sa pédagogie avec l’acceptation notamment du lâcher-prise. C’est en adoptant une posture de lâcher-prise que l’enseignant va permettre à l’élève de jouer pleinement son rôle d’apprenant autonome et responsable.
4/ La classe flexible, comment ?
5/ L’aménagement de nos classes
- Le mobilier flexible
– Les assises
Certains élèves ont besoin de bouger alors que d’autres préfèrent se poser. Afin de répondre aux différents besoins des élèves, il existe 2 types d’assises :
- Les assises dites stimulantes offrent une grande amplitude de mouvement et permettent :
– une dépense de surplus d’énergie,
– une activation du tonus qui stimule la motricité, l’éveil et l’attention.
- Les assises dites calmantes offrent une faible amplitude de mouvement et permettent :
– une posture centrée sur soi,
– un retour au calme et une attention soutenue à la tâche
- Mais aussi
Limites : certaines assises peuvent générer du bruit, il peut y avoir des bavardages au moment des transitions.
– Les tables évoluent aussi et sont adaptées aux types d’assises choisis.
On trouve donc des tables hautes pour travailler debout mais aussi des tables basses pour être à genoux ou assis sur un coussin et des tables moyennes pour les chaises standards, à roulettes ou les ballons.
– Les rangements :
Tout le matériel dont les élèves ont besoin est à disposition dans la classe. Il est rangé sur des rayonnages bas, dans des casiers, des caisses, des meubles à tiroirs, des étagères ou des paniers.
- Les cloisons flexibles
Elles permettent de délimiter les espaces, d’offrir un espace de concentration, d’isolement à un ou plusieurs élèves à certains moments. On peut installer des paravents en cartons, en tissu ou des paravents individuels sur certaines tables permettant la mise à disposition d’outils personnels.
- Les fidgets
Ce sont de petits objets mis à disposition des élèves favorisant la manipulation et la mobilité des mains/doigts. En effet, ces objets permettent aux élèves de mieux focaliser leur attention en solutionnant leur besoin de bouger, de libérer de l’énergie.
Limites : Certains élèves ne peuvent pas manipuler/mobiliser les mains et focaliser leur esprit/attention sur ce que dit l’enseignante ou sur l’activité demandée. La gestion de ces outils demande une phase d’observation de la part de l’enseignante pour connaitre les élèves ayant le besoin de manipulation et la capacité à manipuler et écouter en même temps. Une fois cette observation faite, l’enseignante orientera les élèves vers ces outils ou non.
6/ L’aménagement des espaces
La salle de classe doit être repensée, réorganisée autour de différents usages. L’espace se met au service des apprentissages.
Un espace de travail en collectif avec l’enseignante face au tableau
Des espaces collaboratifs en tout petit groupe ou en binôme
Des espaces individuels
Différents centres ( autonomes, de littéracie) pour réinvestir les compétences en tenant compte de la transdisciplinarité des apprentissages: écriture, journalisme, histoire, créativité, écoute, poésie, lecture…Une rotation est nécessaire pour que tous en profite.
ATTENTION :
La classe flexible ce n’est pas une belle classe bien aménagée avec différentes assises et mobiliers flexibles.
- Penser « design » et « esthétique » plutôt que « fonctionnalité » et « pratique » est une erreur. C’est avant tout un fonctionnement fondé sur des besoins pédagogiques.
- Se laisser déborder par trop de « liberté » est un autre écueil. Se lancer dans un aménagement de classe flexible apporte un sentiment de liberté. Mais cette liberté ne signifie pas que les élèves peuvent faire tout ce qu’ils veulent. Le tout est de poser des règles bien comprises et acceptées par tous. Fondées sur le bon sens et le respect de l’autre, elles abordent les différents aspects du bien vivre (et bien apprendre) ensemble : gestion du bruit, des déplacements, de l’accès aux installations…
- On n’oublie pas l’importance de la posture enseignante dans ce nouveau fonctionnement. Elle est un guide, un facilitateur, une ressource de savoirs. Elle propose des étayages en fonction des besoins de chacun pour la réussite de la scolarité de tous (des plus en difficulté comme des plus précoces)
7/ Pourquoi se lancer ce défi ?
-Pour respecter davantage les besoins physiologiques et cognitifs de l’enfant.
-Pour créer un lieu de vie agréable, qui favorise l’envie d’apprendre avec des plantes, des coussins …
-Pour mieux connaitre ses élèves.
-Pour développer l’autonomie et l’entraide.
On désire raisonner autant en termes de concentration et de confort que de mouvement, d’échange et de coopération.